Retour d’expérience national sur le fonctionnement des ZRV

Stéphanie Prost-Boucle (1) , Catherine Boutin (1)

1 UR REVERSAAL - Réduire, valoriser, réutiliser les ressources des eaux résiduaires

A l’issue d’une enquête nationale initiée en 2016 sur les zones de rejet végétalisées (ZRV) par le groupe de travail EPNAC, visant à recueillir des données de fonctionnement des ZRV en termes de concentrations d’entrée et de sortie notamment, un traitement statistique des données collectées a été réalisé par Irstea. Il concerne 325 prélèvements en entrée et sortie de ZRV, réalisés sur 30 ZRVfossé et 13 ZRVbassin répartis en France. Outre la statistique descriptive classique de l’ensemble des données pour les paramètres carbonés,azotés, phosphorés et bactériologique (E. coli), l’outil statistique « modèle ln-linéaire généralisé » a été utilisé. Ce dernier a permis d’inclure toutes les valeurs de concentrations validées (dont les extrêmes hautes) ainsi que les limites de quantification, en vue d’identifier les effets probables du type de ZRV, de la saison, de l’âge et de la concentration d’entrée sur les distributions des paramètres MES, NK, N-NO3-, Pt et E. coli. De plus, une analyse détaillée des situations dégradées pour chaque paramètre et pour chaque type de ZRV retenu pour l’étude (bassin ou fossé) a été menée ; il s’agissait des situations où la qualité en sortie de ZRV est moins bonne qu’à l’entrée en termes de concentrations. Pour l’ensembles des paramètres (y compris E. coli), les concentrations moyennes en sortie de ZRV sont plus faibles que celles d’entrée. Ces bons résultats physico-chimiques sont à interpréter avec prudence du fait : • des faibles écarts de concentrations entre les deux valeurs entrée-sortie ; • du nombre de situations dégradées qui avoisinent ou dépassent 25 % des bilans ; • de l’évolution des nitrites en ZRV ; • de l’évolution des orthophosphates en ZRV. Pour tous les paramètres physicochimiques, le traitement statistique par le modèle ln-linéaire généraliséa conclu que l’eau issue de la ZRV est de bonne qualité à condition que les eaux usées traitées issues de la station le soient également. Ainsi, une ZRV ne peut se substituer à un traitement complémentaire, elle ne peut contrer les défaillances chroniques du traitement amont. Pour le paramètre E. coli, il n’y a pas d’ambiguïté, les ZRV ont un effet positif car les écarts entrée-sortie dépassent 1 UFC et les situations dégradées sont les moins fréquentes (10 % des bilans). Enfin, l’évolution des concentrations en polluants a été confrontée aux charges hydrauliques appliquées sur les ouvrages afin d’appréhender l’impact de ces charges sur l’efficacité de la ZRV. Une lame d’eau journalière maximale de 0,5 m/j semble être une valeur commune pour l’ensemble des paramètres analysés pour les ZRVbassin et 0,25 m/j pour les ZRVfossé

Mots clés: modèle ln-linéaire généralisé; E.coli; lame d’eau; concentrations; Azote; matières en suspension; phosphore; statistique descriptive

Domaines: Sciences de l'environnement; Ingénierie de l'environnement

Stéphanie Prost-Boucle, Catherine Boutin. Retour d’expérience national sur le fonctionnement des ZRV. 2019, pp.1-40. ⟨hal-03185631⟩