Les maires des petites communes face aux enjeux de la diversification du monde rural, une enquête auprès de 436 élus de Midi-Pyrénées.
Résumé
The mayors of the small communes face to the stakes of the diversification of the rural areas, a survey of 436 mayors elected in the “Région Midi-Pyrénées”. This study presents the results of a survey using a postal questionnaire addressed to a sample representative of the mayors of the communes less than 2500 inhabitants in the “Région Midi-Pyrénées”. This document describes successively: 1) municipal teams, 2) electoral elections, competitions and renewal of the elected officials, 3) problems of communal management, 4) attitudes and choices of the mayors in the field of the inter-communal co-operation, 5) the opinion of the mayors on decentralization. The results of the investigation are compared with those of a preceding study carried out in 1984. The study shows that neither the reforms of decentralization, nor the deep socio-economic changes of the rural area basically called into question the traditional features of the communal democracy and the municipal government. The traditional cleavages and the subtle mechanisms of selection of “eligible” and choice of the elected officials, typical of the local elections in the communities of interconnaissance, did not block integration in the municipal teams of new categories of elected officials, representative of the interests of the populations “néo-residents” and the activities which are today the support of the “rural rebirth”. From now on, the typical sociological profile of the rural mayor is that of an employee pertaining to the average layers, in activity or “reprocessed young person”, teacher, tally average or superior of the public office or the private sector. This category of elected officials, dominant in périurban and touristic communes, is carrying new requests for equipment and public services; it refers to an interventionist style of the municipal management largely opened with a local development diversified even if it is in addition concerned maintenance of the agricultural activities and safeguarding of a rural framework of life. The farmers definitively lost their dominant position although they remain still largely present in the town halls of deep rural area. The small communes remain an alive hearth of democracy and a relevant place for the management of the services of proximity. They answer, with a rather remarkable saving in resources, with the principal needs and the social requests of their population, while managing precarious financial balances. The municipalities knew to adapt the new margin of autonomy and the opportunities offered by decentralization and and the intercommunal reform. The rural communes make a world more and more diversified. From the point of view of municipal management, the declining communes of the deep rural area must assume the weight of past because it is necessary to maintain, with less taxpayers, equipment which is hardly any more useful, the perish-urban communes have to manage the future to accomodate, by anticipating future resources, a population which is not yet there, and the tourist communes must manage the present while arbitrating the needs and the heterogeneous requests of a population with variable geometry.
Cette étude présente les résultats d'une enquête réalisée en 1996 à l'aide d'un questionnaire postal adressé à un échantillon représentatif de maires des communes de moins de 2500 habitants de la région Midi-Pyrénées. Le présent document décrit successivement : 1) les équipes municipales, 2) les élections, les compétitions électorales et le renouvellement des élus, 3) les problèmes de la gestion communale, 4) les attitudes et les choix des maires dans le domaine de la coopération intercommunale, 5) l'opinion des maires sur la décentralisation. Les résultats de l'enquête sont comparés à ceux d'une précédente étude réalisée en 1984. L'étude montre que ni les réformes de décentralisation, ni les profonds changements socio-économiques du milieu rural n'ont fondamentalement remis en cause les modalités traditionnelles du fonctionnement de la démocratie communale et du gouvernement municipal. Le jeu des clivages traditionnels et les mécanismes subtils de sélection des « éligibles » et de choix des élus, typiques des élections locales dans les collectivités d'interconnaissance, n'ont pas bloqué l'intégration dans les équipes municipales de nouvelles catégories d'élus, représentatives des intérêts des populations néo-résidentes et des activités qui sont aujourd'hui le support de la « renaissance rurale ». Désormais, le profil sociologique typique du maire rural est celui d'un salarié appartenant aux couches moyennes, en activité ou « jeune retraité », enseignant, cadre moyen ou supérieur de la fonction publique ou du secteur privé. Cette catégorie d'élus, dominante dans les espaces périurbains et touristiques, est porteuse de nouvelles demandes d'équipements et de services publics; elle se réfère à une conception interventionniste de la gestion municipale largement ouverte à un développement local diversifié même si elle est par ailleurs soucieuse du maintien des activités agricoles et de la préservation d'un cadre de vie rural. Les agriculteurs ont définitivement perdu leur position dominante bien qu'ils restent encore largement présents dans les mairies du « rural profond ». Les petites communes restent un foyer vivant de démocratie et un lieu pertinent pour la gestion des services de proximité. Elles répondent, avec une économie de ressources assez remarquable, aux principaux besoins et aux demandes sociales de leur population, tout en gérant des équilibres financiers précaires. Les municipalités ont su s'approprier la nouvelle marge d'autonomie et les opportunités offertes par la décentralisation et la coopération intercommunale. Les communes rurales composent un monde de plus en plus diversifié. Du point de vue de la gestion municipale, les communes en déclin du « rural profond » doivent assumer la charge du passé car il faut entretenir, avec moins de contribuables, des équipements qui ne servent plus guère, les communes péri-urbaines ont à gérer l'avenir pour accueillir, en anticipant des ressources futures, une population qui n'est pas encore là, et les communes touristiques doivent administrer un présent en arbitrant entre les besoins et les demandes hétérogènes d'une population à géométrie variable.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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