Alimentation, alcool, activité physique, poids et prévention des cancers : de l'expertise à l'information des publics
Résumé
Introduction : La connaissance des Français sur le lien entre facteurs nutritionnels et risque de cancer est imprécise et variable selon leur statut socio-économique. La nutrition, à la fois facteur de risque et de protection face au cancer, fait cependant partie des facteurs comportementaux sur lesquels il est possible d’agir pour réduire efficacement le risque individuel de cancer. Il est ainsi estimé que 20 à 25 % des cancers sont imputables aux comportements nutritionnels. Afin d’informer la population sur les facteurs nutritionnels qui augmentent ou diminuent le risque de cancer, l’INCa, en lien avec le réseau NACRe, a coordonné une expertise collective, la réalisation d’un rapport scientifique et sa déclinaison en un document d’information grand public. Méthodes : L’actualisation des connaissances concernant le lien entre facteurs nutritionnels et risque de cancer primitif a pris en compte les essais d’intervention, les méta-analyses d’études épidémiologiques publiées de 2006 à 2014 et les mécanismes plausibles. Dans le rapport scientifique, un niveau de preuve a été défini pour dix facteurs nutritionnels et chaque localisation de cancer. A partir de ces données et des repères de consommation alimentaire et de pratique d’activité physique du « Programme national nutrition santé », une brochure grand public sur la prévention nutritionnelle des cancers a été élaborée. Résultats : Actuellement, des niveaux de preuve convaincants ou probables sont établis pour plusieurs facteurs de risque de cancers (boissons alcoolisées, surcharge pondérale, viandes et charcuteries, sel, compléments alimentaires à base de bêta-carotène) et de facteurs protecteurs (activité physique, fruits et légumes, fibres alimentaires, produits laitiers et allaitement). Conclusion : Les objectifs prioritaires en matière de prévention nutritionnelle des cancers pour la population française sont de réduire la consommation d’alcool, favoriser une alimentation équilibrée et diversifiée, en évitant de recourir aux compléments alimentaires, favoriser la pratique d’activité physique et, plus spécifiquement chez les femmes enceintes, de promouvoir l’allaitement.