Populations locales, dispersion et métapopulations.
Résumé
En quelques décennies, l’emprise exercée par l’espèce humaine sur l’environnement est devenue planétaire. La démographie humaine est encore actuellement dans une phase de croissance exponentielle, l’humanité consommant toujours plus d’espace et de ressources naturelles. L’empreinte de l’homme se traduit par la destruction in-cessante d’écosystèmes naturels et par de profondes modifications des grands cycles biogéochimiques. Les organismes vivants payent un lourd tribut à ce changement global : beaucoup d’espèces régressent puis disparaissent. Pour inverser cette ten-dance, nous pouvons tenter d’enrayer l’un des processus d’extinction, la destruction et la fragmentation des habitats, en nous appuyant sur le paradigme des métapo-pulations. Dans ce chapitre, nous verrons comment la compréhension de la dyna-mique des populations peut aider à proposer des mesures de gestion de l’espace as-surant la persistance d’espèces dont l’habitat se fragmente dans le paysage. Nous aborderons la genèse du paradigme des métapopulations, les différents modèles théoriques qui en découlent et leurs limitations. Nous montrerons comment ces modèles permettent de prendre des décisions quant à la gestion d’espèces menacées (ou le contrôle d’espèces envahissantes), car ils fondent les analyses de viabilité des (méta) populations. Nous détaillerons ensuite deux exemples d’analyse de viabilité illustrant les propriétés prédictives de ces outils.